Voie du Bastion Central, sortie Mayer-Dibona
Face sud des arêtes de la Meije, 700m, TD
Massif de l’Oisans
La Grande Difficile ! C’est peu après la première ascension en 1877 de cette montagne aimantant les alpinistes, que des cordées s’attaquèrent au problème de la face sud des arêtes. Et c’est finalement la cordée Mayer-dibona, 35 ans plus tard qui trouva la solution à cet énorme bouclier de dalles surmonté d’un gneiss très redressé. La voie que Pierre Chapoutot et Bernard Wyns ont ouverte rejoint cet itinéraire historique en franchissant directement les dalles de la partie inférieure de la face. Elles sont en très bon rocher et proposent une escalade extérieure très agréable. Néanmoins, leur compacité rend difficile la pose de protections et il faut bien choisir son itinéraire dans cet océan de dalles.
- Chapoutot, sans soute pris de remords à l’idée de laisser sa voie avec seulement quelques clous éparses, l’a rééquipée de manière succincte. Quelques spits sont en place aux relais et aussi dans certaines longueurs, judicieusement placés. Cela permet de grimper sereinement, bien que la difficulté ne soit pas extrême (4, 5, quelques pas de 5+) et de profiter pleinement de cet itinéraire d’ampleur.
Le tracé est intelligent et utilise au mieux les faiblesses du Bastion pour atteindre les Bandes de Neige, point de jonction avec la voie de Mayer-dibona. On passe alors dans le gneiss et le style change : plus de pas en finesse, mais de la fissure et de la cheminée.
Ce que l’on peut dire, c’est que les anciens avaient du nez dans l’itinéraire et surtout un moral d’acier ! Avec tout notre équipement moderne, on s’imagine mal avec une corde en chanvre, en grosses et surtout…sans pitons !
Une fois à la Troisième Dent, il ne reste plus qu’à profiter de ce parcours d’arête mythique, loin de la foule de la traversée de la Meije, et à se laisser glisser jusqu’au refuge de l’Aigle, pour se retaper un peu avant la longue descente sur le Pied du Col.
Cet itinéraire est un peu délaissé actuellement au profit de sa voisine, la Pierre Allain au Grand Pic, alors que dans le même registre de difficultés, elles sont bien aussi belles l’une que l’autre. Et puis faire une voie à la Meije, ça marque toujours une carrière d’alpiniste !
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